Le GP de Thaïlande offrait les conditions qui ont souvent permis à Johann Zarco de briller par le passé, avec une averse avant le départ et une piste séchante. Si le pilote LCR n'a pas pu s'inviter aux avant-poste, il a décroché son meilleur résultat depuis qu'il pilote la Honda en prenant la huitième place, alors que la marque ne comptait jusque-là qu'une seule arrivée dans le top 10 en course principale cette année, déjà grâce à Zarco, neuvième en Indonésie.
Ce dimanche, le natif de Cannes est passé de la 12e à la neuvième place dans le premier tour, mais il était en délicatesse sur une piste très glissante, et a dégringolé au 17e rang deux tours plus tard. Entre dépassements et chutes de ses adversaires, il a pu arracher la huitième place dans le dernier tour, à la faveur d'un dépassement sur Aleix Espargaró.
"Je n'étais pas du tout à l'aise, et ça n'a pas non plus énormément séché", a déploré Zarco, interrogé par Canal+ après l'arrivée. "C'est là où j'ai une petite contrariété, parce que j'ai dit : 'Je ne peux rien faire, je ne peux rien faire'. [...] Je trouve que je n'étais pas trop mal parti : en 2-3 virages, j'ai su prendre un peu mes marques. Ensuite, quand les autres se sont sentis mieux, je glissais trop. On sent que ça glisse, on peut se faire surprendre, du coup par crainte de se faire surprendre, on essaie de garder une petite marge mais je vois que je perdais trop de temps."
"Après, derrière les autres pilotes, il faisait chaud aussi, et le pneu avant montait en température, ça glissait.... À un moment je me suis demandé si ce n'était pas moi qui ne freinais pas assez, mais quand j'ai essayé de freiner plus, j'ai glissé plusieurs fois, et ça m'a poussé à faire des erreurs. J'ai essayé de patienter en sachant qu'à un moment ou un autre, les autres allaient quand même plus user le pneu arrière, et que j'allais prendre l'avantage."
Johann Zarco a doublé Aleix Espargaró en fin de course
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
"[J'ai eu une] belle bagarre avec Álex [Márquez], parce qu'il n'a pas lâché. À chaque fois j'étais surpris qu'il repique à l'intérieur. Donc il y a eu du plaisir sur la course. À la fin aussi, le fait de pouvoir avoir Aleix [Espargaró], et d'être concentré pour prendre la huitième place, c'est quand même cool. Mais bon, j'ai vu tellement de choses... J'avais les boules, parce que franchement, là, on va dire que ce sont mes conditions."
Sous la pluie, ça amplifie les problèmes du sec.
Plusieurs fois cette année, Zarco a minimisé ses chances sous la pluie car si les conditions atypiques ont la réputation de niveler les performances entre les motos et de permettre aux pilotes de faire la différence, la pluie ne fait selon lui qu'exacerber les faiblesses de la Honda. Il y a cependant vu du bon, en constatant que sa moto ne souffre pas que dans les phases d'accélération, mais aussi en entrée de courbe.
"Ce qui est en tout cas positif, c'est que sous la pluie, ça amplifie les problèmes du sec, donc ça donne plus le temps de comprendre, et je peux presque donner de meilleures infos. Je pense maintenant cerner de mieux en mieux la zone où on va devoir évoluer."
"On freine, et quand on commence à relâcher le frein, et qu'on commence à pencher la moto, on ne génère pas assez d'adhérence sur le pneu arrière, ou pas la bonne adhérence qui nous aide à tourner", a détaillé Zarco. "Le pneu ne montre presque pas assez en température à ce moment-là, et c'est ça, en fait, qui empêche de bien tourner."
"Là, ça se sentait beaucoup dans le virage 4. Même si on sait qu'il y a beaucoup de [virages à] droite, peu [sur la] gauches, là vu les conditions le pneu arrière pluie est toujours chaud. Et dans le virage 4, un virage rapide et très court, on perdait beaucoup de temps aussi sur le sec."
"On a senti un circuit ici, où le pneu arrière arrive vite à la limite, et les autres motos, comme les Ducati, touchent aussi vite cette limite du pneu. Nous ce week-end, ça nous a permis de moins perdre de temps en sortie, et en fait se rendre compte qu'on a un vrai déficit à l'entrée aussi."
Avec Luca Bartolomeo
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