APRèS L'éLIMINATION DE LA CAN, QUEL DEVENIR POUR REGRAGUI AVEC LES LIONS?

Le sélectionneur national, Walid Regragui, avait-il placé la barre très haut en fixant les demi-finales comme objectif minimum à la Coupe Africaine des Nations (CAN) 2023?. Le fait est que les lions d’Atlas n’ont pas réussi à tenir cette promesse, se faisant éliminer, mardi à San-Pédro, dès les huitièmes de finale par l’Afrique du Sud sur un score implacable de 2 buts à 0.

« J’ai échoué, c’est mon échec, pas celui des joueurs », a déclaré Regragui, endossant la responsabilité de cette défaite décevante pour les Marocains. Malgré ses déclarations assumées, les critiques à son encontre se sont multipliées, certaines voix réclamant son départ immédiat tandis que d’autres faisaient valoir son parcours et ses réalisations passées. « Je porte la responsabilité de cet échec, je ne suis pas quelqu’un qui se cache, sur mes choix de jeu, mes choix de joueurs », a-t-il concédé, reconnaissant ouvertement ses décisions « discutables » en matière de stratégie et de composition de l’équipe.

En ce qui concerne son avenir à la tête de l’équipe nationale, Regragui est resté vague, adoptant une attitude prudente malgré ses déclarations antérieures. Avant le début du tournoi, il avait annoncé son intention de démissionner s’il ne parvenait pas à emmener le Maroc au dernier carré de la CAN de Côte d’Ivoire, un objectif qui semblait réalisable pour la première nation africaine à avoir atteint les demi-finales d’une Coupe du monde.

« À chaud, ça ne sert à rien de tirer des conclusions », a-t-il affirmé lors de sa dernière conférence de presse. Des sources bien informées indiquent qu’une réunion cruciale est prévue la semaine prochaine entre Walid Regragui et le président de la Fédération Royale Marocaine de Football (FRMF), Fouzi Lekjaa. Cette réunion fait suite à l’élimination des Lions de l’Atlas en CAN et pourrait déterminer le sort du sélectionneur national ainsi que l’avenir de l’équipe marocaine sur la scène internationale.

Interrogé sur ce sujet, Aziz Belboudali, journaliste et analyste sportif nous a confirmé que « l’élimination du Maroc en huitièmes de finale de la CAN a certainement été un coup dur pour les supporters et les observateurs. En effet, le Maroc était considéré comme l’un des favoris pour remporter le tournoi, ce qui rend la défaite d’autant plus surprenante».

Une des principales controverses qui ont émergé suite à cette élimination concerne le départ éventuel de Walid Regragui. « Certains remettent en question ses choix tactiques et sa gestion de l’équipe, notamment en ce qui concerne la dépendance présumée à certains joueurs pas encore totalement prêts, comme Noussair Mezraoui. D’autres estiment que des joueurs comme Chibi et Attiat-Allah méritaient plus de temps de jeu et n’ont pas eu l’opportunité de briller lors de la compétition », précise notre interlocuteur.

De plus, « l’absence de joueurs clés tels que Boufal et Ziyech en raison de blessures a également été un facteur déterminant dans les performances décevantes de l’équipe, notamment en attaque », ajoute l’analyste.

Dans ce contexte, il est intéressant de noter que « Regragui lui-même a reconnu avoir commis des erreurs, ce qui soulève des questions quant à son maintien à la tête de l’équipe. Cependant, certains arguments en sa faveur sont avancés, notamment le travail qu’il a réalisé pour instaurer un climat de famille et un sentiment d’appartenance au sein de l’équipe au cours des dernières années », rappelle Belboudali.

À l’approche de la prochaine CAN en 2025 et de la CdM 2030, il est crucial pour le Maroc de faire les bons choix en matière de sélectionneur. Pour Belboudali, « Regragui mérite une nouvelle chance et son départ pourrait entraîner une période d’instabilité préjudiciable aux performances de l’équipe ».

« En fin de compte, la FRMF doit peser le pour et le contre et prendre une décision éclairée quant à l’avenir de l’équipe nationale. La stabilité et la continuité pourraient s’avérer cruciales dans la quête de succès futurs, et il est important de reconnaître les réalisations passées tout en envisageant les défis à venir », estime le spécialiste.

Constat partagé par Hicham Ramram, journaliste et analyste sportif, également joint par Hespress FR qui nous a avancé que « l’analyse sportive de la situation de l’équipe nationale est complexe mais cruciale pour garantir sa stabilité et son succès futur ».

En développant son point de vue, le spécialiste juge que « Regragui, en tant qu’entraîneur en poste, est au cœur de cette discussion. Ses performances récentes ont été scrutées de près, et il est clair que des ajustements sont nécessaires pour atteindre les objectifs fixés ».

Premièrement, « il est louable que Regragui reconnaisse ses erreurs et leur impact sur les résultats récents de l’équipe. Cette transparence est essentielle pour favoriser un climat de confiance et de responsabilité au sein de l’équipe ».

« Cependant, admettre ses erreurs ne suffit pas, il doit également démontrer une volonté de changer et d’évoluer », estime-t-il.

Expliquant son point de vue, Ramram relève que « le maintien de Regragui est recommandé pour plusieurs raisons. Tout d’abord, il est le mieux placé pour corriger ses erreurs, ayant une connaissance approfondie de l’équipe et de ses besoins. De plus, avec la CAN et la CdM en ligne de mire, la stabilité de la direction est cruciale pour assurer une préparation adéquate et une performance optimale ».

Cependant, selon le spécialiste, « il est impératif que Regragui revoit sa mentalité et ajuste son approche tactique. Son dogmatisme et sa certitude après le succès de la CdM 2022 ont peut-être nui à sa capacité à s’adapter et à innover. Il doit être prêt à remettre en question ses propres croyances et à explorer de nouvelles stratégies pour obtenir des résultats positifs ».

Dans ce sens, il précise que « les critiques envers Walid ne sont pas sans fondement. Son manque de fidélité envers certains joueurs clés et son obstination à maintenir une approche tactique qui ne convient pas à tous les éléments de l’équipe ont été des points de contention. De plus, ses choix de sélection et ses décisions tactiques ont été remis en question, notamment son incapacité à tirer parti du plein potentiel de certains joueurs ».

En conclusion, notre interlocuteur admet que « la décision de garder ou de remplacer Regragui repose sur sa capacité à reconnaître et à rectifier ses erreurs, ainsi que sur sa volonté de s’adapter à un environnement en évolution constante. La priorité doit être de construire une équipe solide et cohésive, capable de rivaliser avec succès à l’échelle internationale ».

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