CAN 2024 : LE LONG CHEMIN DE CROIX DE LA SéLECTION ALGéRIENNE

Marqués par les désillusions de la CAN 2022 et les éliminatoires de la Coupe du monde, les Fennecs, tombeurs du champion d'Afrique à Dakar, sont sur la voie du retour et revanchards à quelques mois de la CAN 2024.

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Une année 2023 très douloureuse

Arrivée au Cameroun avec un capital confiance à son pic, la série d'invincibilité de match est au fur et à mesure devenue un véritable fardeau pour l'équipe de Djamel Belmadi, aboutissant au choc qu'a été la CAN 2022. Avec un match nul poussif contre la Sierra Leone, la chute contre la Guinée équatoriale avant l'implosion face à la puissance offensive ivoirienne, la qualification pour la Coupe du monde devenait d'autant plus capitale, et l'unique moyen de faire passer la pilule. Cependant, le dénouement de ce terrible duel face aux Lions indomptables du Cameroun avait tout d'un ultime coup de massue venant mettre fin à l'ère Belmadi. Alors que son futur paraissait très incertain, la Fédération algérienne de football a, contre toute attente, trouvé un accord avec le sélectionneur pour le conserver jusqu'en 2026 et la Coupe du monde organisée par les États-Unis, le Canada et le Mexique. Le mot d'ordre : nouveau cycle. « J'ai décidé de continuer ma mission à la tête de la sélection algérienne. Nous allons essayer de donner un nouveau souffle à ce groupe qui mérite d'être soutenu et bien sûr recréer une autre dynamique de travail en prévision des prochaines échéances. J'ai soumis à mes responsables l'opportunité de mettre fin à mon contrat, mais cette proposition n'a pas été acceptée », expliquait le sélectionneur. Revanchard, et conscient des ajustements à réaliser, Belmadi n'a pas perdu de temps à redéfinir les bases d'une nouvelle dynamique pour les Fennecs. Ce qui ne peut avoir lieu sans de nécessaires ajustements.

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Une reconstruction qui s'imposait

Alors que la sélection est dans l'obligation de transiter vers une nouvelle ère, le vivier algérien n'a pas forcément investi sur une formation permettant de fournir autant de talents que le Maroc avec l'Académie Mohamed VI, la Côte d'Ivoire avec l'Asec Mimosas, le Sénégal avec Génération Foot ou le Ghana avec l'Académie montante Right To Dream. L'Algérie ne s'appuie pas non plus sur un socle de joueurs locaux comme peuvent le faire la Tunisie et l'Égypte, disposant de clubs forts.

Enfin, contrairement au Maroc, la sélection algérienne n'a pas la richesse d'une diaspora implantée dans plusieurs pays, la France étant le seul pays sur lequel elle peut s'appuyer pour trouver des joueurs en mesure d'apporter un plus. Par conséquent, le renfort de binationaux est une nécessité impérative et la sélection a fait preuve de plus d'ouverture et de compréhension à ce sujet ces derniers mois. À l'image d'Aouar, une longue campagne de séduction avait été menée depuis plusieurs mois, voire années, pour le convaincre de rejoindre son pays d'origine. S'y ajoutant les renforts de Ait Nouri, Fares Chaibi, en attendant une possible arrivée de l'attaquant du Stade rennais Amine Gouiri, Belmadi pourra s'appuyer sur des additions majeures sur un plan qualitatif. Parmi les cadres de l'équipe, les habituels Mahrez, Bensebaini, Mandi ou encore Attal sont rejoints par Soufiane Feghouli de retour en sélection pour la première fois depuis les barrages face au Cameroun et très convaincant face au Sénégal du haut de ses 33 ans.

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Victoire de prestige à Diamniadio

Après avoir facilement obtenu son billet pour la CAN avec cinq victoires et un match nul dans un groupe comprenant la Tanzanie, l'Ouganda et le Niger, le moindre que l'on puisse dire est que les Fennecs ont été à la hauteur de l'événement. Une victoire sur la plus petite des marges face au Champion d'Afrique en titre, le Sénégal, à Dakar, qui plus est dans la nouvelle enceinte du stade Abdoulaye-Wade de Diamniadio. Un succès qui vient porter à 3-0 le duel entre l'Algérie et le Sénégal depuis que Belmadi et Aliou Cissé sont aux commandes de leurs sélections respectives. Un succès qui a une saveur particulière étant donné la trajectoire des Lions depuis la finale perdue de 2019 : « Quand on voit la maturité qu'a cette équipe, l'évolution. Je vois qu'entre la CAN 2019 et aujourd'hui, il y a des changements dans le fond de jeu. Venir gagner ce match ici est important pour nous. » Un résultat qui booste évidemment le capital confiance de l'équipe de l'Algérie, en vue des échéances à venir. « Pour ces jeunes qui en sont à leur deuxième ou troisième sélection, c'est l'accélération de l'apprentissage à vitesse grand V du football africain. » Toutefois, gagneur dans l'âme, Belmadi ne cache pas ses ambitions à court terme bien que son équipe soit au début d'un processus et semble moins attendue à la prochaine Coupe d'Afrique des nations : « J'ai obtenu trois victoires contre Aliou. C'est anecdotique, mais j'aimerais être champion d'Afrique et jouer la Coupe du monde. Alors la finale de la prochaine CAN ? C'est possible. » L'objectif reste le même pour les Fennecs : gagner et revenir sur le toit de l'Afrique, revancharde et sans pression majeure sur ses épaules, l'Algérie sera forcément redoutable en Côte d'Ivoire.

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